Julien Gonzalez, éditeur, 2010
Format 21 x 29,5cm, 352 pages.
ISBN: 978-2-9531297-2-4
Les rencontres du 3ème type (en abrégé RR3) désignent les observations où les témoins affirment avoir non seulement vu un OVNI mais également ses occupants. On désigne généralement ces mystérieux personnages sous le terme d’ufonaute. L’étude du phénomène “ufonaute” est sans doute l’un des domaines les plus passionnants de l’ufologie. Pourtant, en France, la recherche dans ce domaine reste fragmentaire. En effet, si de nombreux ouvrages ont été consacrés depuis plus de 50 ans à l’étude du phénomène OVNI, rares sont ceux qui ont étudié de façon approfondie les occupants de ces engins venus d’ailleurs. En France, à part éric Zurcher en 1979 dans son livre Les apparitions d’humanoïdes et Jean Giraud la même année dans le numéro spécial “Les humanoïdes” de la défunte revue Info-OVNI du groupe 03100 aujourd’hui disparu, presque aucun ufologue français ne s’est investi dans une étude de ces êtres pourtant maintes fois observés par des témoins en France.
Par ailleurs, je me suis rendu compte que les seuls documents accessibles sur ce sujet en France n’étaient plus à jour : ainsi, dans son volumineux OVNI : le premier dossier des rencontres rapprochées en France publié en 1979, Michel Figuet recense 140 RR3 en France. Quant à éric Zurcher, il nous fournit à la fin de son livre un listing de 202 RR3 françaises. Depuis cette date, soit 30 ans déjà, aucune mise à jour n’a été réalisée excepté le travail de Jean Sider sur la vague de 1954 avec la publication d’un catalogue remis à jour des RR3 françaises de l’année 1954 (comportant 34 RR3 inédites ou méconnues des ufologues) dans son livre Le dossier 1954 et l’imposture rationaliste publié en 1997 ! Les données restant éparses, j’ai donc entrepris en 2003 ce long travail de recensement et d’étude du phénomène “ufonaute” en France.
À ce jour, j’ai recueilli les récits de pas moins de 331 cas de RR3 survenus en France depuis les temps les plus anciens qui sont tous exposés dans le catalogue de cet ouvrage : 132 cas (soit 39,9 %) figuraient déjà dans l’ouvrage de MM. Figuet et Ruchon publié en 1979 et 175 (soit 52,9 %) dans le listing d’éric Zurcher publié en annexe de son livre Les apparitions d’humanoïdes. En outre, plusieurs cas de RR3 des catalogues de MM. Figuet et Zurcher se sont révélés depuis être des canulars ou des méprises. Un catalogue de 27 canulars et méprises figure donc en annexe pour compléter cette étude. Ainsi, grâce à ce travail, les ufologues pourront avoir facilement accès à une véritable base de données mise à jour sur les RR3 françaises et entreprendre un travail d’enquêtes et de contre-enquêtes sur celles-ci. Par ailleurs, avec l’aide de Franck Boitte, ancien enquêteur de la SOBEPS, j’ai élargi mon champ d’investigation à la Belgique. Vous trouverez donc en annexe un catalogue général des RR3 belges comportant 29 cas souvent méconnus du public et même du milieu ufologique.
Avant le mois de septembre 1954, presque aucune source écrite ne fait mention du phénomène qui n’était probablement connu que des protagonistes des rencontres et de leurs proches. Pour la première moitié du 20ème siècle, nous ne connaissons que 25 cas de RR3. Une seule RR3 semble avoir reçu un écho médiatique (quoique assez faible) avant septembre 1954 et figure dans le livre Les Soucoupes Volantes viennent d’un autre monde de Jimmy Guieu publié en août 1954 (vendu à seulement quelques milliers d’exemplaires) : l’observation de M. Claude Blondeau à Guyancourt en 1950 qui s’est depuis révélée être un canular. C’est dire que la population française n’était pas vraiment au fait du phénomène lorsque la vague d’OVNI s’abat sur la France en septembre 1954. En effet, la situation bascule brusquement dans la deuxième semaine de septembre 1954 lorsque la presse nationale publie les récits de deux rencontres du troisième type survenues dans la soirée du 10 septembre 1954.
La première a eu lieu vers 20h30, près du hameau de Mourieras, commune de Bugeat en Corrèze. M. Antoine Mazaud, agriculteur, rentre de son travail à la tombée de la nuit lorsqu’il rencontre un “individu” de taille normale coiffé d’un casque qui lui donne l’accolade. Puis l’inconnu disparaît derrière des machines agricoles, et quelques instants après, un objet en forme de cigare s’élève du sol, passe sous une ligne à haute tension et s’éloigne à grande vitesse en émettant un bourdonnement d’abeilles.
Deux heures plus tard, une deuxième rencontre se produit à 600 km de là, à Quarouble (Nord), tout près de la frontière avec la Belgique. Le témoin, M. Marius Dewilde, ouvrier métallurgiste, réside dans une petite maison en bordure d’une voie ferrée désaffectée. Vers 22h30, son attention est attirée par les aboiements de sa chienne. Il sort, muni d’une lampe électrique et découvre à quelques dizaines de mètres une masse sombre posée sur la voie ferrée. Soudain, il entend des bruits de pas et braque sa lampe sur deux petits êtres d’un mètre de haut environ, vêtus de combinaisons sombres et portant des casques sphériques sur leur tête. Au moment où M. Dewilde tente de s’approcher pour s’emparer de l’un d’eux, un faisceau lumineux jaillit de la “masse sombre” et le paralyse sur place. Les deux êtres passent à quelques mètres du témoin et disparaissent en direction de l’objet. Presque aussitôt, l’engin décolle silencieusement, s’éloigne rapidement avant de disparaître à la vue du témoin qui retrouve l’usage de ses membres. Au cours de l’enquête de police, des traces profondes sont découvertes sur les traverses de chemin de fer et les experts évaluent à une trentaine de tonnes la masse nécessaire pour provoquer un tel écrasement !
Au cours des 7-8 semaines suivantes, les témoignages vont s’accumuler à une vitesse frénétique. Des témoignages sont publiés quotidiennement dans les journaux locaux et nationaux. Certains journaux ouvrent une rubrique quotidienne intitulée “Le courrier des Soucoupes” et publient des témoignages sur des apparitions de “Martiens”, terme sous lequel les occupants d’OVNI étaient désignés à l’époque. L’étude de la presse de cet automne 1954 dans les Archives Départementales est assez édifiante à ce sujet. La vague d’OVNI touche non seulement la France mais presque tous les pays d’Europe. En France, l’on signale pour les seuls mois de septembre et octobre 1954 pas moins de 3000 observations d’OVNI dont 290 cas d’atterrissages parmi lesquels l’on dénombre une centaine de cas de RR3 ! Si la vague de 1954 a bénéficié d’un retentissement médiatique sans précédent, seul un petit nombre de personnes se sont intéressés à ces récits si bien que la grande majorité des cas n’ont malheureusement pas fait l’objet d’enquêtes.
À la fin de l’année 1954, l’activité du phénomène retombe subitement à un niveau très faible. Dans les années suivantes, il est très peu question d’observations d’OVNI dans la presse et encore moins d’apparitions de “Martiens”. Seule l’affaire de Beaucourt-sur-Ancre (14 mai 1957) reçut un certain écho médiatique, encore que celui-ci fut assez négatif. En effet, les 5 témoins ayant vu dans des conditions d’observation assez médiocres un objet lumineux et 4 petits êtres vêtus de combinaison gris-beige, la presse nationale s’en est donnée à cœur joie pour discréditer les témoins en affirmant qu’ils avaient pris une fermière et sa lanterne pour une soucoupe et des Martiens ! Suit une période d’accalmie de 8 ans où il n’est plus du tout question de RR3. Bien que le phénomène soit toujours présent, celui-ci n’attire plus l’attention des médias qui s’en désintéressent complètement. La mode des soucoupes et des Martiens est bien passée... mais le phénomène “ufonaute” continue à se manifester discrètement comme le prouve les enquêtes menées par des groupes ufologiques qui se sont mis à fleurir en France après la vague de 1954 : la Commission d’Information et d’Enquêtes Ouranos créée dès 1951 par M. Marc Thirouin et qui connait un temps un certain essor sous l’impulsion de l’auteur de romans de science-fiction Jimmy Guieu passant de 125 à 1700 adhérents ; le groupement Lumières dans la Nuit créé en 1958 par M. Raymond Veillith et qui publie la revue du même nom et surtout le GEPA (Groupement d’étude des Phénomènes Aériens inconnus) fondé en 1962 sous l’impulsion du Général Chassin avec la collaboration de René et Francine Fouéré.
C’est alors que l’activité du phénomène OVNI et des apparitions d’ufonautes va connaître à partir de 1965 et jusqu’en 1979 une nouvelle période de recrudescence.
Tout commence le 1er juillet 1965 avec l’affaire de Valensole dans le département des Basses-Alpes (rebaptisé depuis Alpes-de-Haute-Provence). Cette affaire est sans doute l’un des cas les plus solides de RR3 survenues en France. Le témoin, Maurice Masse, un agriculteur de 41 ans, se trouvait dans son champ de lavande lorsque vers 5 h 45 du matin, il se trouve en présence de deux petits êtres, pas plus hauts que des enfants de 8 ans, qui semblent examiner des pieds de lavandin. À quelques mètres de là, se trouve, posé au sol, un objet ovoïde de la taille d’une voiture “Renault Dauphine”. Soudain, les petits êtres prennent conscience de la présence du témoin et l’un d’eux braque un tube émettant un rayon lumineux sur Maurice Masse qui est aussitôt paralysé. Le témoin, figé sur place, voit les deux êtres l’observer pendant plusieurs minutes tout en se parlant avec des sons aigus ressemblant à des gargouillis, puis ceux-ci regagnent leur engin qui se soulève aussitôt du sol, monte à la verticale et s’évanouit. Si cette observation n’a eu qu’un seul témoin, elle a par contre laissé des traces au sol qui furent notamment constatées par les gendarmes venus de Digne pour enquêter sur cette affaire : un trou vertical cylindrique, creusé dans le sol autour duquel la terre était détrempée et “dure comme du ciment”. Dans les jours suivants, cette affaire va avoir un retentissement médiatique considérable : journaux et radios envoient leurs reporters interviewer le témoin dont la tranquillité fut gravement perturbée pendant plusieurs semaines. Notons par ailleurs, que là aussi une partie de la presse va tenter de discréditer le témoin en affirmant qu’il a tout simplement vu un hélicoptère “Alouette” ! Cette affaire est également l’occasion pour les groupements ufologiques balbutiants de mener leur première grande enquête sur un cas réputé solide.
Dans les années suivantes, de nouvelles RR3 vont connaître un écho médiatique : l’affaire d’Arc-sous-Cicon le 17 juillet 1967 qui fera notamment la une du Parisien Libéré ; l’affaire de Cussac le 29 août 1967 reprise par Radio Luxembourg (future RTL) et par Paris-Jour, premier journal français de format tabloïd ; l’affaire de la Plaine des Cafres à la Réunion, le 31 juillet 1968 qui fera l’objet d’une dépêche AFP reprise dans de nombreux quotidiens régionaux de France métropolitaine : La Montagne, L’Alsace, Centre-Matin, Le Courrier de l’Ouest, Le Midi Libre, Nice-Matin, Le Provençal, L’Union... Chacune de ces affaires donnera lieu à des enquêtes des groupements ufologiques qui les conforteront dans la réalité du phénomène OVNI.
Survient ensuite la vague des années 1970 où l’étude du phénomène OVNI gagne en crédibilité notamment par le biais des émissions et des livres de M. Jean-Claude Bourret qui a réussi à avoir accès aux dossiers OVNI de la Gendarmerie Nationale mais aussi et surtout grâce aux centaines de bénévoles des groupements ufologiques qui se multiplient en France dans les années 1970 pour étudier et enquêter sur les observations d’OVNI. Si l’on assiste à une recrudescence des apparitions d’OVNI et des RR3 durant la période 1973-1979, notons que contrairement aux années 1954 et 1965-1968, les apparitions d’ufonautes n’ont pas vraiment fait l’objet d’une médiatisation soutenue pendant les années 1970. Peut-être la presse, qui commence enfin à prendre le sujet au sérieux, a-t-elle peur de discréditer l’étude du phénomène OVNI en publiant de tels témoignages ? Résultat : seules les affaires de Domène et de Saint-Just-de-Claix en Isère en janvier 1976 feront l’objet d’une couverture médiatique nationale quoique assez modeste, les journaux se contentant de reprendre la dépêche AFP. Pourtant, le nombre de RR3 se multiplient durant la période 1970-1979 puisque l’on dénombre pas moins de 91 cas contre 34 dans les années 1960-1969. Cette constatation tend à renforcer l’idée que nous avons bien affaire à un phénomène réel et non pas à un phénomène purement sociologique comme les rationalistes voudraient nous le faire croire.
En décembre 1979, la presse nationale ignore totalement le témoignage de la petite Christèle L... et les traces retrouvées au sol dans la RR3 de Porcieu-Amblagnieu en Isère (seul un petit article paraitra dans le quotidien régional Le Progrès) qui a pourtant fait l’objet d’une enquête de la Gendarmerie Nationale, de trois groupements ufologiques et du GEPAN (Groupe d’études des Phénomènes Aérospatiaux Non identifiés), premier organisme officiel au Monde chargé d’étudier le phénomène OVNI. Les médias préfèrent alors se focaliser en décembre 1979 sur l’affaire d’enlèvement-bidon par des extraterrestres à Cergy-Pontoise. Les RR3 qui n’étaient déjà plus à la mode médiatiquement, vont également se raréfier dans les faits à partir des années 1980. Notons que c’est également à partir de cette période que les médias font un brusque volte-face vis-à-vis du phénomène OVNI. Les articles traitant du sujet deviennent de plus en plus ironiques et moqueurs, visant à discréditer l’étude du phénomène OVNI. La dernière RR3 à avoir fait l’objet d’une médiatisation nationale fut l’affaire de Tronville-en-Barrois (Meuse) en 1994 où les témoins furent purement et simplement ridiculisés par une partie des médias (notamment France-Soir) qui affirmèrent qu’ils avaient tout simplement vu une auto dans le brouillard !
Alors qu’en 1979, le GEPAN menait sa première enquête sur une RR3 et qu’éric Zurcher affirmait dans Les Apparitions d’humanoïdes que “l’étude des ufonautes était une solution possible au problème posé par les OVNI”, les observations d’ufonautes sont brusquement devenues plus discrètes à partir des années 1980, preuve que nous avons affaire à un phénomène beaucoup plus insaisissable que ne le pensaient les ufologues des années 1960-70.
Visiteurs venus d’ailleurs pour les uns, folklore contemporain pour les autres, les ufonautes ont ainsi vu leurs apparitions décroitre de manière spectaculaire depuis une vingtaine d’années, ce qui ne fait que rajouter un énigme à leur énigmatique présence depuis des temps très anciens comme le prouve certains témoignages recueillis dans le catalogue général des apparitions d’ufonautes en France qui va suivre.
Les 331 cas de RR3 françaises retenus dans le catalogue se répartissent de la manière suivante :
1812 : 01 1817 : 01 1906 : 01 1909 : 01 1910 : 01 1914 : 01 1919 : 01 1920 : 01 1921 : 01 1924 : 01 1926 : 01 1930 : 03 1931 : 01 1937 : 01 1942 : 01 1943 : 01 1944 : 01 1945 : 02 |
1946 : 02 1947 : 02 1950 : 02 1951 : 02 1952 : 03 1953 : 02 1954 : 100 1955 : 07 1956 : 09 1957 : 02 1958 : 04 1959 : 02 1960 : 08 1962 : 01 1963 : 01 1964 : 01 1965 : 03 1966 : 01 |
1967 : 09 1968 : 05 1969 : 05 1970 : 03 1971 : 04 1972 : 05 1973 : 07 1974 : 19 1975 : 16 1976 : 17 1977 : 07 1978 : 06 1979 : 07 1980 : 04 1982 : 02 1983 : 05 1986 : 01 1987 : 06 |
1988 : 03 1989 : 01 1990 : 01 1991 : 03 1992 : 03 1993 : 02 1994 : 05 1995 : 01 1996 : 02 1998 : 02 1999 : 01 2001 : 01 2004 : 01 2007 : 01 2009 : 02 |
Nous pouvons constater :