« Il y a un phare au loin, tous nous l’avons vu ou le verrons, mais nous vivons et pensons comme des naufragés »
Entre 1970 et sa mort, Aimé Michel a donné à la France catholique plus de 500 chroniques, dont certaines sont des merveilles de concision et de profondeur. Réunies par thèmes dans cet ouvrage, elles dessinent une image nouvelle de la trajectoire d’un philosophe dont la pensée reste largement à découvrir. Leur auteur n’a été pas seulement le « prophète des ovnis ». Toute sa vie il s’est interrogé sur les « vrais problèmes de l’homme » : ce qu’il sont, d’où ils viennent, où ils vont, et il en dégage l’idée qui commande toutes les autres : la réalité n’est pas triste, le monde n’est pas « un petit machin », il va quelque part et avec nous.
L’examen des données scientifiques n’interdit pas cette vue, au contraire. Aimé Michel nous entraîne des origines animales de la pensée humaine à un futur matériel et spirituel potentiellement sans limite : du cœur de la matière, dont il souligne les déconcertantes propriétés, aux profondeurs de l’espace où s’inscrira notre devenir parmi nos semblables et nos maîtres ; du secret de notre conscience à la Pensée cachée qui se dévoile parfois au cœur de l’homme et court dans la « rumeur chrétien », dont il montre la centralité et la modernité.
Cette vision du monde à contre-courant n’est ni un système, ni un prêt-à-porter, mais un questionnement dont la première vertu est de faire circuler de l’air dans l’espace confiné où nous enferment notre propre petitesse et des vieilleries philosophiques datant du XIXe siècle. Concret sans renoncer au lyrisme, enjoué sans s’interdire des critiques acerbes, empli d’espérance sans ignorer la férocité du monde. Aimé Michel annonce certains grands thèmes de réflexion d’aujourd’hui, préfigure ceux de demain et fait entendre l’appel du large pour mieux nous aider à vivre sur cette étrange planète.
Jean-Pierre Rospars, neurobiologiste, directeur de recherche, a rassemblé et annoté ces chroniques et les a fait précéder d’un avant-propos qui les replace dans la vie et l’œuvre d’Aimé Michel. Le physicien Olivier Costa de Beauregard, récemment disparu, a écrit la préface.