Médecin urgentiste au SAMU, D. Mavrakis est aussi biologiste, ingénieur informaticien et pilote d’avion. Son intérêt pour les ovnis remonte à au moins trente ans. Il a publié dans Inforespace deux textes qui occupent dans mon Index le rang élogieux d’“Études et Recherche” et portaient déjà sur les conséquences physiologiques des rencontres rapprochées :
Il a aussi collaboré à un des rares textes classifié en “Méthodologie”, avec Mme Marie-Pierre Olivier : “Détermination informatique de l’aspect de la voûte céleste”, INF n° 68, 1985 - 4p
J’invite ceux qui possèdent ces publications à les relire avant d’aborder la suite.
Autres publications :
“Analyse psychologique et psychiatrique des cas de contacts allégués avec des êtres d’origine extra-humaine”, recueil des communications aux journées d’études sur les Phénomènes Aérospatiaux non Identifiés, Centre National d’Études Spatiales, Toulouse, 24 et 25 juin 1985.
Et l’ouvrage :
“Les Objets Volants Non identifiables”, Laffont, Paris, 1986, 315 pages.
“Aspects psychiatriques ...” compte 7 chapitres. Les 13 premières pages en exposent la présentation suivie (ch.3 et 4) d’un bref rappel historique sur lequel on me pardonnera de passer rapidement, sans toutefois rappeler que la préface en délimite le champ :
“Nous ne nous intéresserons dans cette thèse qu’aux implications psychiatriques du phénomène ainsi qu’aux aspects médicaux, psychologiques et sociologiques des réactions associées à leur évocation et à leur étude, sans aborder le problème de sa réalité en tant que phénomène physique”.
Ce n’est donc pas la globalité du phénomène ovni, mais seulement un de ses aspects particuliers (les RR3 et au delà) qui constitue le sujet du livre.
D’entrée de jeu, je suis heureux de constater que l’auteur insiste comme je le fais, sur la distinction qu’il faut nécessairement opérer entre observation et notification :
“Il est important de distinguer les observations elles-mêmes (...), des notifications d’observation, qui sont (...) signalées aux autorités ou à des organismes privés ou publics étudiant le phénomène (sans oublier les médias - FBE).
On ne peut avoir accès directement à toutes les observations (...), mais seulement à celles notifiées, car tous les témoins ne relatent pas leurs observations.
A l’opposé, des observations peuvent être relatées alors qu’elles n’ont pas eu effectivement lieu,
par exemple dans le cas de fraudes, de canulars ou de délires.”
Dans un autre passage, il est moins heureux lorsqu’il cite le sociologue Ron Westrum Ph.D. (“Social intelligence about anomalies : the case of UFOs”, Social Studies of Science, vol. 7, 1977, pp. 271-302. En français, Pinvidic T. (Éd.) : ”OVNI, vers une anthropologie d’un mythe contemporain”, éd. Heimdal, Bayeux, 1993, pp. 339-366) en ces termes :
“Ce qui pousse le témoin [à témoigner] est un mélange complexe de raisons individuelles et sociales. Faire un rapport est un acte incertain qui implique pour lui des risques considérables”
Je constate comment sous la plume de Westrum continue à s’entretenir la déplorable confusion entre notification et rapport (sous entendu : d’enquête).
Rappelons pour la Xème fois que la notification du témoin constitue le “niveau zéro” d’une observation, réelle ou pas. L’enquête se situe un niveau “au-dessus” et doit se concrétiser aussi vite que possible après la notification par un rapport écrit, daté et signé, rédigé par l’enquêteur, le RDE. La plupart des documents fallacieusement intitulés “Enquêtes” usurpent cette dénomination car ils sont la plupart du temps rédigés longtemps après la notification des faits et souvent sans aucune visite de terrain. Entretenue par certains, cette confusion est tellement fréquente qu’il faut sans cesse y revenir.
Entrons plutôt au vif du sujet : les titres suffisent à donner le ton de ce qui nous attend :
Précédé d’un court résumé, chaque chapitre est divisé en sections.
Voyons la découpe du ch.5 par exemple :
Il en va de même pour les suivants.
On l’aura compris, l’auteur, qui a les compétences pour le faire, ambitionne dans cet ouvrage à dresser de manière systématique l’inventaire médical de la question.
Ce en quoi, à mon avis, il a remarquablement réussi. Jusqu’à quel point ? C’est une autre question.
On constate très vite combien contrairement à d’autres il connaît la question des aspects dont il traite. Petite remarque au passage sur la présentation : élevé comme lui selon les mêmes principes de découpage informatique et en connaissant par conséquent les pièges, il lui arrive de se prendre les pieds dans le tapis dans la présentation formelle des subdivisions dans ses chapitres. J’y vois un défaut de relecture, qui n’est que péché véniel tandis que l’absence de fautes d’orthographe est suffisamment rare pour qu’elle soit saluée au passage.
Tout en insistant (pp.36-37) sur la bonne foi habituelle des enlevés, le paragraphe 5.10.2. énumère les caractéristiques des personnes portées la fantaisie (FPP), en termes simples, celles qui ont tendance à prendre leurs désirs pour des réalités. Ces caractéristiques sont les suivantes (les chiffres entre parenthèses renvoient aux très nombreuses sources de fin d’ouvrage) :
On notera le caractère peu précis et généralisateur de ces assertions : ces “gens là” “peuvent”, “sont enclins”, “dans certains cas”, “les plus souvent”, etc. Et aussi la tendance classique chez les sceptiques d’affirmer en même temps une chose et son contraire comme en 8.
Portant en outre sur de très petits échantillons (plus loin 9 personnes), on acceptera que tout ça n’est pas très rigoureux.
Aux yeux de l’école psycho-sociologue classique, les enlèvements se produiraient “dans des états modifiés (p.40) - mot qui, dans la suite, sera remplacé par altérés, on notera le “subtil” glissement, le contenu du second terme étant plus “chargé” sémantiquement que le premier - de conscience”. Cette vision simplificatrice fait peu de cas de ceux, assez nombreux quand même, où le témoin est au volant d’une voiture ou occupé à vaquer à des occupations banales et habituelles lorsque l’enlèvement a lieu.
Pas un mot non plus sur les enlèvements collectifs.
Dans un des rares exemples que cite l’auteur (pp.44-45), l’enlevé Carlos Alberto Diaz “rentre chez lui” sans qu’il ne soit précisé comment. Alors qu’il “traverse une voie ferrée” (à pieds ? en voiture ?), il est aveuglé par une forte lumière et perd connaissance. Il sera retrouvé douze heures plus tard à 785 km du lieu de sa disparition. Ce qui n’empêche notre auteur de décréter doctement que les “détails erronés” de son récit sont compatibles avec “des (sic) hallucinations hypnagogiques suivies d’une ... paralysie du sommeil” (!).
Voilà 785 km parcourus en état de somnambulisme je suppose ...
Enquêté par P. Romaniuk, enquêteur expérimenté et respecté, ce cas comme tous ceux du même genre fera par la suite l’objet de doutes. Voir :
http://www.les-ovnis.com/rubrique,1975-enlevement-a-bahia-blanca,290077.html
Je glisse rapidement sans commentaire sur la trop fameuse pour ne pas dire fumeuse “classification de Bullard” encore qualifiée de “scénario type” (une obsession récurrente chez certains ufologues) selon laquelle “un enlèvement passerait 'généralement' (sic) et dans l’ordre suivant par huit stades stéréotypés” (capture, examen médical, ...) : une étude de terrain quelque peu attentive d’une dizaine à peine de cas montre à quel point ce prétendu scénario est artificiel et imaginaire. Bullard n’est d’ailleurs pas un ufologue, mais un folkloriste.
Même chose sur ces “missing time” que “les ufologues enthousiastes attribuent à l’intervention d’extraterrestres”. Le rôle de l’enquêteur, enthousiaste ou pas, n’est pas “d’attribuer” mais seulement de constater et rapporter dans les délais les plus courts. Une fois de plus comme avec Westrum, triste et lamentable confusion des genres ...
Le bas de la p.48 énumère (à mon avis trop) brièvement quelques tests psychologiques qui permettent d’évaluer l’état mental de l’enlevé.
Là où les p.51 et 63-64 insistent “qu’il a été souligné que les récits des enlevés évoluent au fil du temps”, je fais remarquer que la théorie de l’information, qu’en tant qu’informaticien l’auteur devrait avoir sinon comprise, du moins entendu parler, nous apprend qu’il en va de même de n’importe quel récit, raison pour laquelle les tribunaux de justice, avec lesquels on s’aperçoit de plus en plus combien l’ufologie possède de points communs, attachent si peu de cas aux témoignages, surtout lorsqu’ils sont récolté longtemps après les faits. C’est d’ailleurs ainsi que se forment les légendes, les mythes et sans doute aussi les religions.
Et de conclure :
“Nous nous rangeons à l’hypothèse, soutenue par plusieurs auteurs (88) (148) (442), que ces expériences mettent en jeu des mécanismes hallucinatoires et illusionnels (sic) assez courants et stéréotypés [ce qui] explique la relative homogénéité des expériences rapportées, pouvant se produire chez des sujets normaux. [Ce] sont probablement les mêmes que ceux mis en jeu dans des expériences assez similaires se produisant au seuil de la mort (185)”
Page 63, il est question d’une enquête sur un incident survenu en France le 7 novembre 1979 d’un contenu insigne. Elle concerne un témoin dépressif et insomniaque sous Tagamet, produit dont la consommation peut conduire au suicide et dont la dangerosité pour l’équilibre psychique ne fait désormais plus aucun doute. Désormais désigné par l’“enquêteur” - en réalité l’auteur de SF Jimmy Guieu - sous le pseudo de Gamma Delta, cet homme au volant de sa voiture aperçoit dans le brouillard une lumière diffuse (sans doute un lever de pleine lune située dans la même direction) et perd conscience. Il ne la retrouvera que deux heures plus tard. Tombé entre les mains d’un médecin généraliste membre de l’IMSA favorable à l’origine extraterrestre des ovni et placé par ses soins sous hypnose, le “témoin” s’embarque très vite dans des délires insensés farcis d’extraterrestres. Tout aussi vite, le GEPAN (alors appelé SEPRA) conclura au caractère complètement dénué d’intérêt de l’incident (voir Note Technique GEPAN n°7) tandis que l’IMSA criera bien entendu à la censure gouvernementale.
P.79, Mavrakis écrit :
“L’étude psychiatrique de ceux que nous avons été en mesure d’observer amène à conclure dans la plupart des cas que ces « contactés » allégués, (...) n’apportent aucune preuve à l’appui de leurs surprenantes affirmations [et] souffrent (...) de troubles psychiatriques (...), souvent à type de délire paranoïaque ou paraphrénique.”
Il insiste ensuite à plusieurs reprises sur cette absence de preuves, mais contrairement à ce qu’avait fait un Ruppelt bien plus proche de la réalité de terrain 60 ans plus tôt, sans s’interroger un seul moment sur ce qui pourrait être admis comme telle. Ici encore, il suffit de se reporter à ce qui se passe quasi hebdomadairement en justice pour réaliser le caractère trompeur de ce concept. Ainsi, jusqu’à leur élargissement et voire même plus tard (partant du “principe” qu’ “il n’y a pas de fumée ...”), la France haletante entière a longtemps détenu la “preuve” que les 17 prévenus au procès d’Outreau désignés à la vindicte populaire par Mme Badaoui avec la complicité incompétente du petit juge Burgaud, s’étaient collectivement rendus coupables d’ignobles actes de pédophilie. Autre exemple : l’imbroglio désormais devenu inextricable par la grâce des médias et d’un public voyeur sur les circonstances de la mort du petit Grégory. Si les “preuves” que l“on demande en justice étaient si faciles à obtenir, il y a longtemps qu’il n’y aurait plus un seul avocat en exercice car tous auraient fait faillite.
Alors, en ufologie ...
Au ch.6, note 48, il écrit :
... en 1919, le magicien Aleister Crowley a prétendu avoir un « contact astral » télépathique avec une entité extraterrestre nommée Lam.
Même s’il est finalement sans gravité, voilà un autre exemple flagrant d’à peu près. D’abord parce que Crowley était un mage qui n’a jamais réellement parlé d’ “extraterrestre” au sens où nous l’entendons aujourd’hui. Ensuite parce que l’ “entité astrale” avec laquelle il prétendait communiquer après une nuit passée dans la pyramide de Khéops, avait dit s’appeler “Aiwass” (en français : “je fus”) et non pas Lam (?). Enfin, et je dirais surtout, parce que comme chacun peut aujourd’hui le vérifier facilement (http://en.wikipedia.org/wiki/Aiwass), cette rencontre alléguée (pour utiliser le même vocabulaire que l’auteur) est réputée avoir eu lieu en ... 1904, et non pas en 1919.
Trois erreurs dans une phrase d’une vingtaine de mots et autant pour la prétendue rigueur scientifique à sens unique !!
Le Tableau 8 de la p.83 est un intéressant relevé de 9 cas de “contactés” que l’auteur affirme avoir étudié de près dont je recommande chaudement à l’ufologue “abductionniste débutant” la lecture et méditation ainsi que celle des pages qui suivent tandis que les ufologues expérimentés dont je fais partie épingleront facilement au passage quelques cas bien connus. On notera que la qualification de “délire paranoïaque (qui trouve sa source dans une interprétation erronée de faits réels - 4 cas)” ou “délire paraphrénique (défini comme d’une grande richesse imaginative habituellement pas systématisé, quoiqu’il en existe d’autres qui le sont - toujours cette façon d’affirmer une chose et son contraire) qui est pour sa part logiquement argumenté - 3 cas) accompagnés d’un sentiment de persécution (exercé par des extraterrestres hostiles)" bien entendu jointe, “l’absence de preuves” revient régulièrement dans l’appréciation que donne l’auteur à partir de cette étude de 9 personnes.
J’en retiens surtout que l’identification par le thérapeute de l’irréalité de ces cas s’est opérée facilement : il suffit pour cela de laisser leurs auteurs s’exprimer librement pendant quelques minutes. J’en ai rencontré aussi, parfois tragiques, d’autres fois dangereux, sans y consacrer du temps outre mesure.
Comment par ailleurs ne pas s’accorder sur ce qui figure en p.102 :
“En pratique, devant un patient de ce type, un médecin pourra diagnostiquer facilement un éventuel état pathologique, généralement assez reconnaissable lorsqu’il est présent.
Comme pour la plupart des constructions délirantes, il est préférable de ne pas contrarier et contredire brutalement ces patients, tout en évitant de tomber dans l’excès inverse en prétendant accepter [leurs] idées. Une attitude neutre évitant d’argumenter sur le terrain du délire est préférable, puisque la construction délirante, malgré une apparence de solidité, est souvent fragile. Une opposition directe augmente la tension de ces malades inutilement, au risque de déclencher une explosion de colère sinon de violence.
La bonne adaptation des délirants paranoïaques à la réalité et [leur] niveau faible de dangerosité explique qu’alors qu’une prise en charge psychiatrique est bien sûr refusée, il ne soit habituellement pas nécessaire de recourir à des mesures coercitives”.
Opinion déjà exprimée 30 ans plus tôt pratiquement dans les mêmes termes dans le second des deux articles d’Inforespace.
Quelques autres points de divergence
J’arrêterai là ce décorticage, le ch. 7 et suivants ne faisant à mon avis que reprendre des choses déjà lues ou entendues ailleurs. Quoique comme aurait dit Marchais, le bilan de cet ouvrage soit globalement positif, je faillirais à ma réputation si je n’avais pas encore quelques réserves à exprimer. Ainsi quand Mavrakis écrit p.12 à propos de la classification des observations :
“[Les] rencontres rapprochées du troisième type, [se rapportent à des] observations d’occupants (appelés en général « ufonautes »). Les cas de « contacts » allégués sont également à ranger dans cette catégorie”.
Eh bien non. Même s’il le rappelle en note, je ne suis pas du tout d’accord d’intégrer ce qu’il appelle “contacts allégués” dans la catégorie des rencontres rapprochées de type 3.
Voici mes raisons :
1° Déjà lors de la rédaction de son premier ouvrage, le Pr. J.A. Hynek, inventeur de cette désormais (trop ?) célèbre classification, avouait sa réticence à y intégrer les RR3 qu’il estimait trop fantastiques. Quant aux cas de “contactés”, inutile de dire qu’il les refusait alors catégoriquement. Prolonger les RR3 par les récits des contactés et même d’enlevés est donc une sorte d’ “abus de confiance” d’autant plus critiquable - mais c’est une tactique classique et redondante chez les sceptiques - que l’intéressé n’est plus de ce monde.
C’est en réalité Jenny Randle, alors enquêtrice au BUFORA, qui la première imposera quelques années plus tard (notamment à travers l’ouvrage “Ufos : A British Viewpoint”), la notion de RR4 pour désigner les enlèvements, alors que le prudent Hynek n’en avait jamais parlé avant elle et attendra de subir l’influence de Vallée pour le faire (“I fear that ...”).
2° Au delà de la RR3, le contenu des notifications ovnis se colore d’aspects à la fois de plus en plus fantastiques mais en même temps de moins en moins crédibles : absence de “preuves” (une fois de plus) physiques sous forme de traces, marques, photos, implants, ou en tous cas, ambiguïté profonde là où l’enlevé affirme qu’elles existent.
Ce qui signifie à son tour que ce ne sont plus à des enquêteurs “classiques” qu’il convient de s’adresser pour documenter et surtout analyser des cas de ce genre et je me réjouis bien entendu que l’auteur s’y intéresse. Que signifie en effet la notion de “forme de l’engin” ou de “trajectoire de l’engin”, de “direction du vent” ou d’ “état de la voûte céleste” là où il n’y en a pas et où le témoin rapporte des “visiteurs en chambre” ? Dans ce genre de notifications, il n’y a tout simplement plus d’engin à décrire - ou très secondairement - et encore moins de “trajectoire”, sans parler d’une quelconque “voûte céleste” : l’enlevé est chez lui, habituellement - mais contrairement à ce qu’essaient de faire croire les sceptiques, pas toujours, à raison à mon avis d’un cas sur deux - endormi, souvent seul, et se retrouve brutalement et sans transition “transporté” (souvent “aspiré”) à l’intérieur d’une “machine” dont il n’aperçoit pas grand-chose, privé de son libre arbitre et livré au bon vouloir passablement fantaisiste de créatures souvent effrayantes qui lui font subir des examens “médicaux” la plupart du temps dégradants (extraction d’ovaires, prélèvements de sperme, etc.).
C’est pour avoir ignoré ce simple fait que de nombreux cas d’enlèvements ont littéralement été “salopés” - notamment en France - par des enquêteurs et “hypnotiseurs” de foire que leur formation rendait totalement incompétents.
Deuxième critique, malgré le nombre impressionnant de références - dont la multiplication ne fait à mon avis que traduire l’absence de conviction formelle et l’imprécision scientifique de leurs auteurs, aussi bardés soient-ils de diplômes - la plupart sont anciennes et je rejoins ce que dit R. Alessandri quand il écrit :
“J’ai bien connu Daniel Mavrakis, mais il y a un certain temps que j’ai perdu contact avec lui... Il n’a jamais autant que je sache été un sceptique, plutôt partisan de l’HET mais avec beaucoup d’esprit critique et de solides bases scientifiques pluridisciplinaires (... )
Je pense qu’il a à peu près laissé tomber l’ufologie depuis la parution de son [premier] bouquin dans les années 80 ; il a sûrement continué à s’y intéresser mais il n’y a plus pris une part active (enquêtes ou autres)... Quant à ses études de médecine, il les a faites traîner pour se consacrer à l’informatique (sa thèse a été soutenue en 2001, [alors qu’] il avait plus de 40 ans)... Il ne faut donc pas s’attendre à trouver [dans son récent ouvrage] quelque chose de très nouveau !
A mon avis, ça doit être intéressant pour avoir un point de vue médical sur certains aspects du phénomène, mais ne vous attendez pas à trouver quelque chose qui repose sur une étude casuistique approfondie. Concernant les contactés, autant que je sache le seul contacté connu qu’ [il] a rencontré était Jean Miguères...”
Gardons toujours à l’esprit que dans cet ouvrage l’auteur ne fait qu’étudier un aspect très particulier - les RR4 et à delà - de la casuistique ovni. Et encore, il ne le fait que de façon très incomplète et restrictive ; pas un mot sur les traces physiques (scoop marks, implants) que les abductés signalent, pas un mot non plus sur les ressemblances qui existent entre les graphismes que différents enlevés prétendent avoir aperçus à bord de la machine où ils ont été emmenés de force (voir à ce propos les récentes déclarations de John Velez sur son site), pas un mot sur le rôle que je pense capital dans ces incidents de cette partie du cerveau humain dont le rôle est resté longtemps méconnu qui s’appelle l’hippocampe. Quand Mavrakis insiste sur les “états modifiés” devenus ensuite sous sa plume “altérés” de conscience des témoins, comment ne pas lui donner raison, mais comment aussi ne pas continuer pour autant à se demander ce qui a pu les provoquer ? Il ne viendra je pense plus à l’esprit de personne de contester qu’une partie de la phénoménologie ovni est psychique. Que l’on veuille s’intéresser ou pas à cette partie psychique est le libre choix de chacun et je conçois parfaitement que le physicien s’en désintéresse. Mais la séparation entre le domaine du psychisme et de la physiologie est bien plus mince qu’on ne le croit, à preuve ces ordinateurs qui peuvent se commander par de simples battements de paupières. L’armée américaine - et d’autres aussi sans doute - est en train de tester en grand secret une série d’armes nouvelles dites non létales dont le but est d’enlever à l’ennemi toute volonté de combattre sans destruction matérielle ou contamination de l’environnement.
Le taser n’est qu’un triste exemple déjà connu de ce genre de recherche.
Or, il a été constaté depuis longtemps - dès les premières observations modernes - que les ovnis émettent des faisceaux lumineux, d’une lumière très “spéciale” puisqu’elle se “déroule” progressivement en direction du témoin dont elle annihile les facultés de mouvement.
C’est même leur seule et principale caractéristique et ceux de la vague belge 1989-1992 pour prétendument “furtifs” qu’ils soient ne dérogeaient pas à cette “tradition”.
Alors, états modifiés de conscience, pourquoi pas.
Mais pourquoi, comment et surtout, par QUI ?
Dernier mot enfin ; quand on sort comme moi de la lecture des récentes contributions de Richard M. Dolan (lire ma recension sur ce site) ou de Mrs. Leslie Kean, voire même, plus modestement, des deux ouvrages documentaires tant critiqués plus anciens de la SOBEPS, comment ne pas se demander si ces ouvrages et celui de D. Mavrakis décrivent bien le même phénomène ?
Nos remerciements à la maison d’édition de nous en avoir fait parvenir un exemplaire en SP.
Franck Boitte